Ils y finiront leurs jours décemment

le jeudi 17 septembre 2015 13:44 L'Avenir

INTERNEMENT Ils sont 1 000 internés à attendre dans les annexes des prisons. Ils seront 30 à trouver une place dans un centre adapté. Ici, pour le restant de leurs jours.

INTERNEMENT

Ils sont 1 000 internés à attendre dans les annexes des prisons. Ils seront 30 à trouver une place dans un centre adapté. Ici, pour le restant de leurs jours.

Albert JALLET

Trente places créées pour l'été 2016. Des places pour des internés qui ne reverront sans doute plus jamais l'air libre mais qui « bénéficieront de soins personnalisés hors de la prison dans un environnement sûr et sain. » Voilà ce qui a été annoncé de conserve par les ministres Maggie De Block, Santé, et Koen Geens, Justice. Hier, à Bierbeek, près de Leuven.

La Belgique a été condamnée à 14 reprises par la Cour européenne des droits de l'homme. Et 32 autres affaires sont en attente. Pourquoi? Parce que la Belgique enferme dans les ailes psychiatriques de ses prisons des malades qui devraient être soignés dans des établissements de défense sociale.

Malades mais en prison

Ces personnes ont commis des infractions mais ne sont pas condamnées par les tribunaux parce qu'elles sont malades. Elles doivent donc être internées. Mais voilà, en Belgique, les établissements sont saturés. Résultat: 1 000 (!) malades se retrouvent dans les annexes psychiatriques des prisons. Et ce, dans des conditions de détention que l'on sait souvent déplorables et sans traitement digne de ce nom. Ce qui ne peut que diminuer encore plus les espoirs de guérison et de réinsertion.

Les 30 places annoncées hier paraissent bien maigrichonnes par rapport à la liste d'attente mais c'est un pas quand on sait que 30 autres devraient voir le jour en Wallonie à l'avenir. Et ce, toujours pour des internés « longue durée » dont on estime le nombre, en Belgique, entre 60 et 100. Principalement des hommes. Parce qu'il semble que les femmes sont souvent moins dangereuses pour leur environnement.

Pour les autres malades, ceux qui ont un espoir de guérison, il faudra s'armer d'encore plus de patience. En effet, si le CPL (Centre de psychiatrie légale) de Gand va enfin être à pleine capacité au début de ce mois d'octobre avec 260 places, il faudra attendre novembre 2016 pour voir celui d'Anvers ouvrir ses portes sur 182 places. Tout compte fait, cela ne résoudra donc pas le problème de «l'internement» dans les annexes psychiatriques des prisons.

Et les condamnations de continuer à tomber sur la Belgique.