Protection des victimes contre le trafic des êtres humains : action de sensibilisation nécessaire

op 26 april 2019 11:36 Persberichten

Le ministre de la Justice, Koen Geens, invitera la Cellule interdépartementale de coordination de la lutte contre le trafic et la traite des êtres humains à mettre en place une action de sensibilisation afin de signaler qu’il est possible pour les victimes du trafic des êtres humains de demander une protection en Belgique.

Les victimes du trafic des êtres humains peuvent se voir attribuer un statut spécial. En Belgique, quiconque devient une victime du trafic des êtres humains a droit à un accompagnement juridique et reçoit un statut spécial assorti d’un permis de séjour provisoire. Pour obtenir ce statut, il est obligatoire de coopérer avec la Justice. Celle-ci se concentre sur le démantèlement des réseaux qui s’étendent au-delà des frontières nationales.

Non seulement les victimes directes du trafic des êtres humains subissent les inconvénients de cette exploitation condamnable par des bandes, mais également l’ensemble de la société. Il semble très compliqué d’accéder à ce statut mais c’est une manière d’aider les victimes et de démanteler les bandes.

En décembre 2018, une affaire du parquet fédéral aux tentacules internationales a été introduite devant le tribunal correctionnel de Gand. Cette affaire concernait une dizaine de plaignants et faisait suite à une enquête menée dans cinq pays. Environ 500 victimes ont été identifiées, dont une centaine en Belgique. Ces victimes ont également reçu l’appel du parquet fédéral visant à s’enregistrer dans un statut spécial, en tant que victimes du trafic des êtres humains. Aucune victime n'y a donné suite, ce qui démontre qu’il n’est pas évident de détecter ces cas et de démanteler les réseaux. Les victimes craignent bien souvent les représailles à l’encontre de leur famille ou de leurs amis.

Le mois dernier, le Collège des procureurs généraux a renouvelé la circulaire visant la lutte contre le trafic des êtres humains. Il s’agit d’une priorité politique absolue qui nécessite davantage de moyens pour démanteler activement les gains issus de ce trafic. Le crime ne peut pas être récompensé.