Question orale de Koen Geens au ministre Van Quickenborne sur ‘l'aide aux victimes des attentats’ en Commission de la Justice

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Koen Geens (CD&V): Il est important d'éviter que toutes sortes de discussions surgissent entre les associations de victimes. En effet, personne ne profite de tellespolémiques.

Pourquoi le ministre a-t-il choisi le projet d'accompagnement de V- Europe pour soutenir les victimes? Peut-il confirmer que ce projet n'exclura aucune victime des attentats? Quelles initiatives prendra-t-il pour garantir que la coopération entre V-Europe et Life4Brussels ne se détériora pas davantage?

Vincent Van Quickenborne, ministre: Chers collègues, bon nombre de questions des collègues Boukili et Rohonyi m'ont été posées à maintes reprises au cours de ces derniers mois. On me pose sans cesse les mêmes questions ou des questions comparables et ce n'est pas parce que je ne réponds pas aux questions mais parce que les réponses ne semblent pas être celles souhaitées. J'abandonne donc peu à peu l'espoir de vous satisfaire avec mes réponses et encore moins de vous convaincre.

En attendant, je prends mes responsabilités en tant que ministre fédéral de la Justice, également pour les victimes.

En réponse à vos questions, je voudrais vous faire part des éléments suivants, sans tomber dans la répétition à outrance par rapport à mes réponses précédentes. Le choix de V-Europe pour le projet des coachs n'est pas un choix contre une association spécifique de victimes mais un choix pour les victimes. Collègue Geens, l'ensemble des victimes du terrorisme pourront y faire appel. La question met même en doute l'utilité de ces coachs. Cela me surprend. Ce projet a été demandé de toute part par les victimes mais aussi par les parlementaires. Un certain nombre de victimes sont toujours demandeuses d'aide pour les accompagner dans différentes démarches mais aussi d'une oreille attentive et d'un soutien chaleureux.

J'ai déjà essayé de vous expliquer le 9 juin pourquoi V-Europe a été choisie. Je ne vais pas répéter ma réponse, je me contenterai d'ajouter que l'association V-Europe a été agréée par l'arrêté royal du 29 novembre 2019. Cet agrément était basé sur les points suivants. Premièrement, l'association est organisée comme une association internationale sans but lucratif ayant son siège en Belgique. Deuxièmement, cette association a pour but de soutenir de manière durable et effective et sans aucune discrimination les victimes du terrorisme. Troisièmement, cette association a le pouvoir de désigner des personnes au sein de l'association qui disposent de la formation nécessaire, de l'expérience professionnelle, de la connaissance juridique suffisante relatives à la législation applicable pour pouvoir assister les victimes du terrorisme.

L'association V-Europe est internationalement reconnue et a contribué à l'élaboration d'un rapport sur les victimes du terrorisme établi à la demande du président de la Commission européenne, M. Juncker. Elle représente les associations européennes de victimes de terrorisme au sein du Centre d’expertise de l’Union européenne

pour les victimes du terrorisme. V- Europe est également membre de la plate-forme des droits des victimes de la Commission euro- péenne et coopère avec des partenaires européens et paneuropéens afin de mieux soutenir les victimes de terrorisme.

Nous sommes d'accord: c'est à l'État de prendre des initiatives nécessaires pour aider les victimes d'actes terroristes. De nombreuses initiatives ont déjà été prises à cet égard, aussi bien par les autorités fédérales que par les Communautés. Cela n'empêche pas la société civile de jouer un rôle.

La proposition développée par V-Europe est partie du constat que, malgré tous les efforts de tous les acteurs compétents, et sans les nier, un effort supplémentaire pourrait être utile pour certaines victimes, à savoir le fait de pouvoir faire appel à des coachs pour les assister.

Le projet a bien été examiné de près. L'arrêté royal correspondant décrira précisément les tâches attendues et les conditions à remplir pour bénéficier de la subvention.

Je vous ai déjà expliqué en détail pourquoi il ne semble pas indiqué de revenir sur la décision prise par mon prédécesseur en ce qui concerne le délai pour introduire la demande d'aide.

Le 9 juin, j'ai tenté, mais en vain, de réconcilier les deux associa- tions qui représentent les victimes. Je leur ai fait comprendre qu'elles ont également leur part de responsabilité dans cette affaire, mais des accusations non étayées ne sont pas de nature à améliorer rapidement la situation.

L'essentiel est que le projet de coaching puisse bénéficier à toutes les victimes.

Koen Geens (CD&V): Je voudrais demander à M. Boukili et à Mme Rohonyi de modérer leur ton. Ce n'est certainement pas ainsi que nous aiderons les victimes. Nous avons tous souffert des attentats. C'est dans l'intérêt général que nous devons tenter de faire preuve de maturité dans ce débat.

L’incident est clos.