La section de déradicalisation est ouverte

op 13 april 2016 15:45 L'Avenir

La section de déradicalisation de la prison d’Ittre a ouvert ce lundi. Elle accueillerait pour l’instant quatre détenus.

J.L.

L’ouverture des sections de «déradicalisation», attendue initialement en janvier dernier, a eu lieu ce lundi dans les prisons d’Ittre et de Hasselt. En début d’année, leur mise en place s’avérait laborieuse, le manque de personnel étant pointé du doigt par les syndicats alors que le gouvernement souhaite rationaliser de 10% le budget lié au personnel des prisons du pays. À Ittre, 26 agents sont mobilisés pour accueillir un maximum de vingt détenus radicalisés. Or, sur un cadre de 323 agents, il y a toujours un manque de personnel (17 en janvier dernier).

Comment la situation s’est-elle débloquée? Laurence Clamar, secrétaire permanente CSC Services publics: «Les sections d’Ittre et Hasselt accueilleront finalement des détenus radicalisés qui n’ont fait que du prosélytisme, c’est un changement par rapport à ce prévoyait au départ le plan du ministre de la Justice. Ces détenus ne sont pas considérés comme les plus dangereux.»

Quant à la formation et à la protection des gardiens, «les formations suivies par les agents (des volontaires en majorité) sont presque terminées. Idem, pour les travailleurs psychosociaux qui encadreront ces détenus, même si ceux-ci sont peu nombreux: seuls un assistant social et un psychologue ont été désignés, sans remplaçants prévus.»

L’accueil des détenus radicalisés se fera graduellement dans le courant de l’année tandis que l’ensemble du personnel de la prison devrait par ailleurs lui recevoir une formation pour être sensibilisé au terrorisme de manière générale.

Depuis lundi, la prison d’Ittre accueillerait déjà quatre détenus radicalisés (trois à Hasselt).

Laurence Clamar rappelle que «les prisons rencontrent d’énormes problèmes de personnel» et que «les économies de 10% sur la masse salariale que veut réaliser le ministre Koen Geens sont complètement irréalistes dans un domaine où la sécurité est hyper importante. On a des craintes à ce niveau-là. À partir du moment où une section de déradicalisation est ouverte, elle doit fonctionner avec le personnel nécessaire. Or, j’ai l’impression qu’on fait du bricolage parce que le ministre n’a pas les moyens de sa politique.»