​La coopération policière renforcée dans le Benelux

op 24 juli 2018 09:22 La Libre Belgique

La Belgique, les Pays-Bas et le grand-duché de Luxembourg ont signé lundi à Bruxelles un traité qui approfondit leur coopération policière. Il facilitera les poursuites transfrontalières et l’échange d’informations. Jusqu’à présent, la police de l’un des trois Etats du Benelux doit présumer la commission d’une infraction grave pour continuer la poursuite d’un véhicule dans l’un des autres Etats. “Cela posait souvent des problèmes, car la police ne sait souvent pas pourquoi une personne prend la fuite. Le traité pose désormais le principe que toute poursuite engagée légitimement sur le territoire d’un pays du Benelux peut se poursuivre au-delà de la frontière nationale, du moins jusqu’à ce qu’une équipe de la police voisine puisse prendre la relève” , a expliqué le ministre belge de l’Intérieur, Jan Jambon (N-VA).

Dans le même esprit, l’observation d’une personne suspecte commencée d’un côté de la frontière pourra se prolonger de l’autre côté, voire en cas d’urgence commencer de l’autre côté. Autre nouveauté la possibilité offerte à un enquêteur d’accomplir certains actes d’enquête légers au-delà de la frontière sans devoir passer par une demande formelle de coopération judiciaire, qui prend beaucoup de temps, a indiqué le ministre de la Justice, Koen Geens (CD&V). Est visé par exemple le fait pour un policier d’un des trois pays d’aller recueillir le témoignage d’une personne qui vit de l’autre côté de la frontière et qui a assisté à un accident de la route.

Collaboration entre unités spéciales

Les échanges de données seront également facilités. Ils permettront entre autres de savoir si une personne qui a un casier judiciaire chargé d’un côté de la frontière tente de s’établir de l’autre côté. Les trois pays pourront aussi se transmettre leurs listes noires de plaques d’immatriculation. Les unités spéciales des différentes polices pourront également intervenir au-delà de leurs frontières en cas de crise, par exemple si les unités d’un autre pays ne peuvent se rendre à temps sur les lieux, ou en support pour des événements au degré de sécurité important comme un sommet de l’Otan. (Belga)