Quinze ados sont partis seuls en Syrie

op 14 oktober 2016 10:16 La Libre Belgique

Quinze mineurs belges, non accompagnés par un proche adulte, se sont rendus en Syrie ou en Irak depuis 2012 pour rejoindre un groupe terroriste. Il y a treize garçons et deux filles. Trois seraient décédés sur place.

En septembre 2016, vu que plusieurs de ces adolescents ont atteint leur majorité depuis leur départ, il restait encore trois mineurs non accompagnés en terre de djihad. Quatre mineurs non accompagnés sont rentrés en Belgique.

Ces chiffres ont été donnés jeudi à la chambre par le ministre de la Justice Koen Geens (CD&V), en réponse à une question du député Philippe Pivin (MR).

Ils sont à mettre en rapport avec les chiffres donnés il y a quinze jours par le directeur de l’Ocam (Organe de coordination pour l’analyse de la menace), Paul Van Tigchelt, devant le commission attentats. L’Ocam répertorie 273 Belges en Syrie ou en Irak. Parmi ceux-ci, 110 seraient morts.

A la date du 20 septembre dernier, sur base des critères utilisés par l’Ocam, douze mineurs étaient considérés comme candidats au départ, a encore indiqué le ministre de la Justice. La liste Ocam compte 166 noms de radicalisés prêts à partir pour une zone de conflit.

Koen Geens a aussi dévoilé à la chambre des chiffres sur les mineurs partis avec leur(s) parent(s) vers les terres de djihad. L’Ocam ne dispose ici que de chiffres arrêtés au mois de mars 2016. Il y a 35 mineurs accompagnés. “Leur nombre réel pourrait toutefois s’élever à 80”, a précisé M. Geens.

Outre le manque de données disponibles, le fait que leur père peut être belge et leur mère titulaire d’une autre nationalité complique le décompte.

Les jeunes ciblés par l’Etat islamique

L’Etat islamique accorde toute son attention aux enfants sur place : apprentissage du Coran, histoire de l’islam, éducation physique (y compris tirs, lutte et natation). “Daech cherche à préparer une nouvelle génération conditionnée et prête à servir”, a dit le ministre.

Le groupe a développé une propagande spécifique pour les mineurs. “Plutôt que de les inciter à rejoindre une zone de conflit, Daech les incite à commettre des actes contre les infidèles dans leur pays d’origine”, a conclu M. Geens.

J. La.