"Il faut maximaliser les mosquées reconnues qui ont un imam reconnu"

op 18 maart 2017 11:04 Belga

Le ministre de la Justice, Koen Geens, mise sur la reconnaissance des mosquées et des imams pour favoriser un islam de Belgique et les éloigner des influences étrangères.

"Il faut maximaliser les mosquées reconnues qui ont un imam reconnu. C'est très compliqué de dire 'on ne vous reconnaît que si vous avez un imam reconnu' en termes de liberté de religion mais il faut faire en sorte que 99% des mosquées reconnues aient un imam reconnu", a expliqué le ministre de la Justice, Koen Geens, au cours d'un entretien accordé à l'agence Belga.
La formation des imams relève des Communautés. Des efforts ont déjà été entrepris en Fédération Wallonie-Bruxelles où la création d'un "Institut de développement des formations sur l'islam" a été approuvée. Aux yeux du ministre fédéral, il est crucial que les imams, quel que soit l'endroit où ils ont été formés, reçoivent pour conclure leur parcours une formation en Belgique.
L'audition du directeur de la Grande mosquée de Bruxelles mercredi devant la commission d'enquête parlementaire a fait grand bruit. Le lieu est souvent pointé du doigt pour la propagation d'un islam extrêmement rigoriste qui favoriserait la radicalisation.
La semaine passée, le ministre s'est entretenu avec le secrétaire général de la Ligue Islamique Mondiale, bailleur de fonds de la Grande mosquée et elle-même financée par l'Arabie saoudite.
"Je ne suis pas sûr que les Saoudiens n'ambitionnent pas de voir la Mosquée reconnue. Le secrétaire général s'est déclaré prêt à l'intégrer à 100% dans la société belge avec toutes les exigences que l'Etat de droit requiert et, au cas où ça ne marcherait pas, de prendre une décision de fermeture, comme il l'a déjà fait pour quatre mosquées dans le monde", a expliqué le ministre.
Les instruments dont les autorités belges disposaient à propos des mosquées ont été peu utilisés, remarque M. Geens. Il a fallu attendre 2015.
Le MR souhaite interdire le financement étranger des cultes. Une mise en pratique éventuelle paraît toutefois compliquée.
"Il faut contrôler davantage le financement et une transparence totale des finances pourrait être un des critères de reconnaissance. Le faire pour une mosquée non reconnue, c'est très différent. Il y aura toujours des billets de banque. On ne peut pas éviter la distribution d'argent". (INT, POL, NBA, DCL, fr)