Migration et antiterrorisme à Ankara

op 08 maart 2016 14:00 L'Avenir

Trois ministreset un secrétaire d’État se rendent en Turquie pour une réunion ministérielle «trilatérale» avec leurs homologues.

Une réunion ministérielle qui s’annonce dominée par la crise migratoire et la lutte contre le terrorisme, au lendemain d’un sommet UE-Turquie, a-t-on indiqué lundi de source gouvernementale.

La délégation belge rassemblera les ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur, Jan Jambon (N-VA) et Didier Reynders (MR) – qui sont également vice-Premiers ministres -, leur collègue de la Justice, Koen Geens (CD&V), et le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, Theo Francken (N-VA également). Jambon devrait plaider auprès de son homologue turc, Efkan Ala, en faveur d’un échange plus fluide d’informations entre les services de police des deux pays. Du côté belge, on souhaite obtenir plus rapidement des données ad hoc d’informations sur des dossiers concrets, selon le cabinet du ministre.

La Turquie, voisine de la Syrie et de l’Irak, est aussi un point de passage quasi-obligé pour les candidats au djihad dans ces deux pays. « Nous avons notre liste (de combattants étrangers, NDLR) établie par l’Ocam (l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace), ils (les Turcs) ont leurs listes de terroristes potentiels et de personnes parties combattre en Syrie» , a-t-on expliqué de même source. « Le but est de rechercher des manières de nous tenir mutuellement informés» , a précisé le cabinet Jambon.

M. Geens, en tant que ministre de la Justice, souhaite aussi améliorer la coopération entre Bruxelles et Ankara sur les questions liées au terrorisme. Mais il souhaite également aborder avec son homologue turc, Bekir Bozdag, la collaboration dans d’autres affaires judiciaires. M. Geens rencontrera aussi le président de la Diyanet, la Direction turque des Affaires religieuses, Mehmet Görmez, pour discuter des moyens de recourir à la communauté musulmane établie en Belgique pour prévenir le phénomène de radicalisation.

M. Francken espère pour sa part favoriser la signature d’un «mémorandum d’entente» (MoU) entre l’Office des Étrangers et son équivalent turc.

Quant au ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, il aura un agenda plus large, avec notamment une rencontre prévue avec le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Çavusoglu. En compagnie de M. Geens, il doit rencontrer des défenseurs des droits de l’Homme et des journalistes turcs alors que l’Union européenne et les États-Unis ont fait part samedi de leur profonde inquiétude pour la liberté de la presse en Turquie, après la prise de contrôle par les autorités du quotidien d’opposition Zaman.